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Michel SABATERY
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9 avril 2009

Articles divers sur le tambourin

NB : Je viens de sortir une belle brochure de 24 pages A4 couleur, sur l'histoire du jeu de balle au tambourin. Elle est écrite en français, occitan et anglais, et s'adresse, plus particulièrement, aux enfants et aux non initiés. Pour de plus amples renseignements, téléphoner au 04 67 77 44 08. Le livre de 500 pages, écrit sur le même sujet, mais destiné aux initiés, ne sortira pas, faute d'un nombre suffisant de commandes.

 Article de Joseph Galtier

Journal l'Eclair du 16 août 1921

 (Document Michel Sabatéry)

 Notre distingué compatriote monsieur Joseph Galtier, rédacteur au Temps, consacrant au sport l'une de ses spirituelles chroniques, a décrit, dans un paragraphe que voici, le jeu de Tambourin qui, ces jours-ci bat son plein aux Arceaux.

« Dans une région de la France que j'ai quelques raisons de bien connaître, je ne me souviens pas d'avoir jamais entendu parler de foot-ball, au temps où j'étais écolier.

Par contre, j'ai gardé le souvenir de parties de Tambourin, extrêmement intéressantes, jouées avec une adresse et une vigueur rares. Dans un vaste rectangle (j'en ignore les dimensions mais, de mémoire, elles me paraissent fort grandes), des hommes jeunes, secs, nerveux, au teint hâlé – la plupart étaient des vignerons cuits et recuits par le soleil – jouaient en espadrilles, pantalon et chemises blanc. Ils maniaient le tambourin en virtuoses et lançaient la balle ou la recevaient avec une agilité incroyable. Ils couraient sans cesse pour l'attraper – exactement comme à la pelote-basque.

Le jeu de Tambourin a-t-il disparu ? »

 


Le roi des batteurs

à Frédéric Saltet de Pignan

 (Document Michel Sabatéry)

    Fier comme un paladin qui redresse sa lance
    A pas comptés, bombant le torse, l'oeil vainqueur,
    Il marche et l'on est sûr du rythme de son coeur...
    Tel un preux défiant d'autres preux, il s'avance.
    Il s'arrête pensif sous l'arbre qui balance
    Ses rameaux sur son front. Il songe à sa valeur,
    Puis se hausse, bondit et, terrible frappeur
    Il fouette à tour de bras la balle qui s'élance.
    Elle monte, elle monte où l'oeil ne la suit pas,
    Egratigne le vent qui fuit dans la ramure,
    Tord, méchante, un rayon au soleil et s'azure.
    Lui, repart vers le fond toujours du même pas,
    Mais cependant sa main caresse sa moustache
    Et, dans ce geste doux, ce qu'il pense, il le cache !

Aux Arceaux le 9 juillet 1922
Pierre Avinens
instituteur à Pignan

NB : Cette magnifique poésie m'a été offerte par Magali Fauquier, petite-fille de Frédéric Saltet.

 


 Article de Claude Peyras

Journal l'Eclair du 23 août 1922

 (Document Michel Sabatéry)

 Je trouve naturel que l'on vante mademoiselle Lengien, championne française du tennis. Mais oserai-je avouer que je préfère – malgré leur réputation plus restreinte – ,Vernière, Coupiac, Saltet, et les autres fameux joueurs de tambourin en Languedoc, ceux qui viennent de gagner les prix aux concours de Pézenas et de Montpellier.

Le tennis n'est qu'une pâle réduction de notre jeu de Tambourin, aux étroites limites et à la pâle lumière grise d'une prairie anglo-saxonne. J'ai regardé avec respect les images – un peu étranges et échevelées – représentant « notre grande raquette nationale ». Pourquoi la photographie des journaux ne montrerait-elle pas, en action – comme l'Eclair l'a déjà montré au repos -, notre joueur de Tambourin ? J'en ai vu, dimanche, sur le jeu de Montpellier, le plus remarquable exemplaire.

Il est grand, mince, blond, leste, bien découplé, avec des gestes mesurés et précis, peu de paroles, et un bon sourire dans ses yeux bleus et avec sa moustache pendante. Quand, suivant son équipe qui change de camp, il remonte vers la batterie ou descend vers le fond, de son pas lent, léger, assuré, il ressemble, sous le chaud soleil qui flamboie par dessus les grands platanes, au génie de notre terroir. C'est avec la même force tranquille qu'il doit conduire sa charrue, du même pas alerte et mesuré qu'il doit guider les ouvriers dans sa vigne.

Car nos joueurs de Tambourin ne sont pas des professionnels d'un « sport », ni même des « amateurs » spécialisés dans la poursuite des « performances », des « records » et des « challenges ». Mais ce sont des paysans de chez nous, libres et fiers, qui jouent, entre eux, aux jeux traditionnels de leurs ancêtres, et demeurent, comme eux, amoureux du plein-air, du mouvement, de gestes agiles, d'attitudes gracieuses et de luttes courtoises.

Voici terminés les concours de Pignan et de Montpellier. Dès le prochain dimanche commencera l'amicale dispute entre les meilleures équipes du « championnat de Languedoc » créé par l'Eclair. Puis nos joueurs de « Tambournet » passeront le Rhône ; ils iront montrer aux Provençaux, dans un coin approprié de l'exposition de Marseille, ce beau jeu de notre Languedoc – avec l'espoir que quelque « étranger de Paris », s'il se trouve là, pourra faire valoir « là-haut », le droit que nos jeux nobles d'ici, joutes ou Tambourin ont incontestablement de figurer aux grandes olympiades internationales. Car ce sont jeux français mieux que la boxe ou le foot-ball.

Ils y chanteront la « Cansou d'où Tambournet » dont nous donna dimanche, la primeur, son auteur, le félibre Antonin Fédière, syndic de la maintenance de Languedoc, qui est mainteneur du Tambourin, au moins autant que de notre poésie.

 


 Article de A-P Alliès

L'Etendard Piscénois 1926

 (Document Michel Sabatéry)

 Le Tambourin à Pézenas.

Dimanche prochain s'ouvrira sur notre Jeu le grand concours annuel de Tambourin qui attire tous les dimanches à Pézenas, jusqu'à fin août, des foules immenses de spectateurs.

On a tout dit sur ce sport magnifique qui veut de l'adresse, du coup d'oeil, du sang-froid, une certaine élégance même.

A le pratiquer, point de danger, aucune brutalité. Au contraire, il est favorable au développement des forces musculaires ; il est sain : il donne la force. Il soumet l'oeil et l'esprit à une gymnastique légère. Tout dans ce noble exercice, contribue à la santé morale et physique.

L'aire du jeu de Pézenas est la plus vaste, la plus étendue et la plus belle du Midi. Le batteur peut envoyer le ballon jusqu'à 105 et même 110 mètres, proche la terrasse du café de la bourse.

Toutes les grandes équipes méridionales ont tenu à honneur d'y venir s'affronter.

Qui n'a pas vu un dimanche d'été à Pézenas l'arène du Jeu, avec, au centre, les athlètes, ces beaux jeunes gens en pantalon blanc, chemise blanche, le col ouvert, offrant leur chair ardente aux brûlures du soleil ; autour, la foule des spectateurs étagés sur les gradins, suspendus en grappes aux branches des platanes ou entassés sur le toit des autos rangées autour ; qui n'a pas vu ces milliers de gens frémissants, applaudissant aux belles reprises, ni entendu le pan, pan répété du ballon, ne peut se faire une idée, ni de la beauté de ce sport, ni de la passion apportée par la galerie qui en suit tous les détails.

Pézenas, avec Mèze, je crois, fut une des premières villes où s'exerça sur une vaste enceinte, le Jeu du Tambourin.

Il me souvient d'avoir assisté dans mon enfance à ces rencontres sensationnelles de Montagnac et de Florensac, de Mèze et de Marseillan, de Pézenas avec chacune de ses équipes. Avec quel intérêt ne suivions-nous pas les phases de la partie qui mettaient aux prises ces beaux joueurs : Villeneuve, Saltet, Briffaut et d'autres d'aussi belle envergure !

...

Le Tambourin s'est propagé, s'est vulgarisé. On le joue partout aujourd'hui dans le Midi. Mais Pézenas demeure toujours son berceau. Il a ses origines, on peut dire, dans cette cité qui se recommande par d'autres souvenirs : historique, littéraires. L'antiquité couronnait les poètes et les vainqueurs du stade.

Les jeunes Piscénois qui pratiquent ce sport doivent être possédés du désir de ne point trahir leurs devanciers. Ils doivent se montrer dignes de leur réputation et porter fièrement, soit ici, soit dans les concours où ils seront appelés à se mesurer avec tant de redoutables adversaires, l'honneur de Pézenas.

 


 Jeu de balle au Tambourin

en Amérique et à Paris ?

 (Document Michel Sabatéry)

Etendard piscénois du 30 avril 1927.

On y lit : Le Tambourin à Pézenas : Notre grand confrère sportif de Paris, a consacré à notre grand jeu piscénois, l'article suivant que nos lecteurs accueilleront avec faveur. Cet article a donné texte à un de nos meilleurs joueurs pour relever dans l'Etendard ce qu'a d'audacieux le fait de présenter le Tambourin comme venant d'Amérique.

Le développement du tambourin dans le midi de la France. Il a suffi d'une simple dépêche américaine annonçant qu'on jouait au tambourin par delà  la mare aux harengs, pour que l'on découvre que ce sport était un jeu bien français qui, pratiqué dans le midi de la France avec enthousiasme, a même gagné à certaines heures la capitale.

M. Desforges, vice-président de l'U.A.I., a bien voulu, lui qui est un fervent de ce jeu, hier encore assez ignoré, nous donner quelques précisions sur le développement atteint par ce Tambourin méridional.

Mais voici d'abord les règles du jeu : Le terrain a une longueur de 100 à 105 mètres et une largeur de 18 mètres. La balle est bonne au premier bond, même en dehors du jeu, à condition que ce bond ait eu lieu à l'intérieur du terrain. La partie se joue en quatre points. Chaque joueur peut se servir à son gré de battoir ou de tambourin. Pour ce dernier, la dimension règlementaire varie entre 28 et 30 centimètres de diamètre.

Pour quelques profanes, nous dit M. Desforges, le tennis est un jeu de volants à l'usage des petites filles, et la paume au tambourin un amusement d'enfants. Que ces éternels contempleurs pratiquent donc un peu ce sport particulièrement violent qui fait florès sur les terrains du Midi ! Ils s'apercevront bien vite qu'il est peu de sports aussi athlétiques et aussi complets.

Il exige en effet, de la part de celui qui s'y adonne, des qualités éminemment athlétiques. « C'est que pour jouer d'un bout à l'autre avec ardeur une sérieuse partie de tambourin, il faut avoir subi un sévère et rigoureux entraînement. C'est un sport qui exige non seulement de la souplesse, une agilité déliée, mais encore une force peu commune.

Si Paris ignore à peu près ces parties homériques, par contre les bords de l'Hérault retentissent de hurrahs qui accompagnent les exploits des joueurs. Le grand centre du tambourin français, c'est la petite ville de Pézenas. Ces sportifs dévoués et hardis ont en effet réussi depuis 1910 à mettre sur pied un concours annuel qui fut interrompu par la guerre, mais reprit dès 1920. Cette année-là, grâce à de nouveaux dévouements, le concours de Pézenas brilla d'un vif éclat.

Mais ce n'est point seulement à Pézenas que sont organisés des tournois réguliers : à Balaruc, à Vienne, à Montpellier, qui possèdent de nombreuses équipes, le tambourin attire un grand nombre de spectateurs. En 1921, 7 à 8000 spectateurs assistaient aux émouvantes parties dans le jeu de ballon des Arceaux, sous le jardin du Peyrou.

Mais précise M. Desforges, le Midi n'a point le monopole du tambourin. Il y a longtemps que Paris possède quelques joueurs : La S.A.Montrouge, la Méridionale, qui jouait à l'esplanade des Invalides, et enfin le Red-Star. Maintenant encore, à l'UAT, quelques amis pratiquent avec moi le Tambourin. Et vous pouvez dire que nous serons heureux d'accueillir parmi nous ceux qui seraient tentés de pratiquer ce sport.

Il est certain que si le tambourin tient une large place dans la vie sportive méridionale, et si quelques équipes le pratiquent encore avec trop de discrétion, à Paris, il faut – puisque c'est un sport complet – en donner une démonstration au public parisien qui se prononcera sur la qualité athlétique de ce jeu. A quand la semaine du tambourin ?   

...

Dans un autre article (même jour, même hebdomadaire), on peut lire : Le tambourin vient-il d'Amérique ? L'Auto, le grand organe sportif, annonçait en février que le Tambourin nous venait des Etats-Unis ! Sans blagues ! Pour les lecteurs de l'Etendard, nous voulons conter une petite histoire et nous concluerons ensemble.

Il y a bientôt trois ans, l'équipe Bénézech, en grande forme (elle gagna cette année là les concours de Montpellier et de Pézenas) s'entraînait un beau soir sur la place du 14 juillet. Passe une magnifique Rolls, chargée de jeunes étudiants américains (d'origine allemande croyons-nous). Attirés par les grands coups de battoirs et de tambourins, ils stoppent et, grands amateurs du Base-ball, admirent les longues trajectoires de la balle de caoutchouc.

Chacun sort son cinéma de poche et les voilà à tourner sur toutes les coutures notre équipe piscénoise, ses outils : tambourins, battoirs, ballons. Les Yankes ne cachent pas leur admiration, demandent même en anglais, puis en allemand, si c'est la Pelote Basque. Un joueur lui répond : Non, c'est le Tambourin. Les enfants de l'oncle Sam sont enthousiasmés par ce sport et s'en vont en le proclamant.

Conclusion : Les sportifs américains ne connaissaient pas ce jeu ; donc il n'existait pas en Amérique. Si on y joue aujourd'hui, ne serait-ce pas sur les indications de ces visiteurs et grâce au film pris sur notre magnifique jeu ? Lecteur, je vous laisse le soin de conclure. Un vétéran.

...

Un peu plus loin, on peut lire : Une semaine de Tambourin à Paris. L'annonce par l'Auto, de l'origine américaine du Tambourin, a soulevé de légitimes protestations. L'Auto les accepte et conclut : Si le Tambourin est un jeu bien français, pourquoi ne pas faire une semaine  de Tambourin à Paris pour faire apprécier ce sport à la capitale. En effet, dirons-nous, avec le grand confrère, pourquoi pas ?

Il y a une question de frais et de déplacement. En envoyant par exemple à Paris une équipe représentative des régions de Montpellier et de Pézenas avant les finales des deux grands concours, les deux équipes constituées seraient excellentes. Les frais, pour les dix joueurs, deux remplaçants et deux officiels, soit quatorze personnes à environ 2000 francs par tête, s'élèveraient à 28000 francs. On les ferait bien en recettes. Il suffit qu'un mécène les garantisse. Si on n'en trouvait pas, notre ami le sénateur si sportif qu'est Paul Pelisse, ne pourrait-il pas obtenir une subvention de l'Education Physique, appuyé surtout par les bons défenseurs de notre département : députés ou sénateurs ?

Et alors notre jeunesse pourrait démontrer aux Parisiens que si les Méridionaux excellent dans les jeux violents du Rugby et de l'Association, ils excellent aussi dans les jeux d'adresse comme le Tambourin. Marc...

 


 Lettre de Max Rouquette

Président de la Fédération Française de Jeu de Balle au Tambourin.

25 juin 1941

(Document Michel Sabatéry)

 « Monsieur le Préfet,

Parmi les richesses méprisées ou ignorées que recèle notre Languedoc, le Jeu de Balle au Tambourin peut figurer au premier rang. En se plaçant d'abord du point de vue régional, il est difficile de trouver un jeu de caractère et d'essence plus spécifiquement languedocien.

Sans doute est-il le descendant lointain du Jeu de Longue Paume qui se pratiquait dans toute la France, et que ne dédaignaient point les rois. Mais, recueilli par le peuple de Languedoc, il a été profondément marqué par lui, et presque entièrement transformé.

C'est le peuple d'oc qui a remplacé les manchons de bois grossier et sans résonance, par les sonores tambourins tendus de peaux de chèvres. C'est lui encore qui a introduit l'usage du battoir, tambourin plus petit mais fixé à l'extrémité d'un fouet flexible.

Tous les artisans de nos campagnes semblent s'être penchés sur ce jeu de nos villages. Les bergers ont apporté la peau de leurs chèvres, les tonneliers ont cloué les cercles de mûrier, les bourreliers ont tendu les peaux, et ont armé les tambourins et battoirs de cuirs multicolores et des clous dorés, venus des harnachements à l'espagnole.

Et si la balle de caoutchouc noir est venu remplacer la paume de cuir, c'est que le Languedoc n'a pas oublié qu'il était province marine et que les quais de Sète ouvraient sur les lointaines colonies.

Le Languedoc a si bien transformé le tambourin, qu'il ne lui a gardé que bien peu de termes français. Il y a un mot d'oc pour chaque pièce du matériel, pour chaque nuance du jeu.

A cet aspect régional, le Tambourin joint l'incontestable avantage de son intérêt sportif. Jeu de force et non de violences, d'adresse et d'élégance, le Tambourin a des mouvements ainsi réglés que l'effort n'y est jamais maintenu à l'excès, et que la fatigue du jeu trouve, à tout instant, sa période de repos compensateur.

Se jouant sur des terrains de 100 mètres de long, sonore dans la lumière de nos étés, ce sport régional est assurément l'un des plus spectaculaires qui soient. Il n'est que de voir, à Pézenas, où le terrain borde la route nationale, le nombre de voitures étrangères, s'arrêtant, en temps normal, et s'attardant à suivre une partie dont cependant le profane ne peut suivre à fond toutes les finesses.

Quant à la popularité du tambourin parmi la population languedocienne le spectacle de la foule aux Arceaux pendant les dimanches de l'été suffit à en donner une faible mesure.

Mais le meilleur témoignage à ce profond attachement, réside dans le fait qu'après une période d'abandon complet de sept ans, abandon dû non pas à la désaffection de la jeunesse mais à l'absence d'organisation et d'organisateur, il a suffi de deux ou trois hommes décidés, pour reformer une Fédération, grouper pour la première année trente sociétés de Tambourin, recréer les grands concours de Montpellier et de Pézenas et organiser dans nos villages près de trois cents parties.

La guerre a malheureusement brisé ce bel élan. Mais grâce à l'existence de la Fédération qui groupe la totalité des sociétés, malgré l'absence de tant de nos joueurs en captivité, en dépit de circonstances difficiles, le Tambourin manifeste une splendide vitalité, une poussée qui se traduit par la création et l'adhésion de sociétés nouvelles, et par l'organisation de tournois locaux comme ceux de Gignac et de Pignan.

Une province qui a depuis longtemps perdu tout caractère ethnique propre, toute personnalité, est excusable de s'abandonner avec indifférence à l'uniformisation dans le médiocre. Mais le provinces qui ont un trésor de traditions, d'usages, de jeux, de langage, se doivent non seulement de les garder, mais encore de les faire valoir.

Pour ne citer qu'un exemple : le Pays Basque, riche, cependant d'une Côte d'Argent dont le renom seul suffirait à attirer l'étranger, ne dédaigne pas, mais au contraire, se fait une juste gloire, de vanter son jeu national : la pelote basque.

Aucun syndicat d'initiative n'aurait garde, là-bas, de l'oublier. Affiches dans les gares, association de parties de pelote à toutes les fêtes régionales ou locales, articles, cinéma, et même roman, tout semble avoir été mis en oeuvre pour la défense et l'illustration de cet aspect de la province basque. Le résultat est une curiosité, un intérêt universel, un prétexte de plus à aller voir. Et c'est ici l'intérêt touristique qui est en jeu, intérêt de premier ordre pour la vie économique de la province.

 Que demandons-nous ?

A l'heure où le gouvernement veut rendre aux provinces françaises une vie propre et le goût de leur génie singulier, nous désirons voir ce sport, à côté des autres manifestations languedociennes, reconnu officiellement comme le jeu régional, et admis, à ce titre, à participer à l'activité régionale.

Reconnu comme sport régional, nous voudrions que la province, jalouse de ses particularismes, lui assure protection et aide matérielle. Protection, c'est-à-dire garantie de ses terrains déjà existants, et surtout à l'intérieur des villages. Un village où la place est interdite au Tambourin, est un village perdu pour lui. Aide matérielle, c'est-à-dire subventions. Jusqu'à aujourd'hui, la situation du Tambourin a été précaire parce qu'il devait tous les ans recommencer à mendier.

Il faut reconnaître que les municipalités de Montpellier et de Pézenas lui ont toujours assuré une aide appréciable. Les frais d'existence de ce sport ne sont pas fantastiques. Encore faut-il qu'ils soient couverts.

Cette question de subventions ne se posant pas uniquement pour nous, nous formulons le voeu qu'un organisme central de propagande régionaliste, en demandant leur participation aux organismes intéressés (communes, département, syndicats d'initiative) assure aux organisations qui servent la région, l'appui financier régulier nécessaire à leur existence.

Un tel organisme pourrait seul assurer au Languedoc l'unité de direction pour la propagande extérieure, qui lui fait si cruellement défaut. Dans cette propagande par tous les moyens : image, affiche, brochure, presse, radio, cinéma, le sport régional devrait toujours être mentionné, expliqué, célébré.

Il en serait de même pour les manifestations régionalistes organisées dans les villes de la province, où des parties de Tambourin pourraient accompagner toute autre exhibition folklorique.

La Fédération Française de Tambourin que j'ai l'honneur de présider est prête pour sa part à collaborer de toutes ses forces à l'oeuvre de renaissance régionaliste entreprise. Elle répondra avec enthousiasme à toute initiative de ce genre.

Je vous prie d'agréer, monsieur le préfet, l'expression de mes sentiments distingués.

 


 Livre de Max Rouquette

Le Jeu de la Balle au Tambourin 1948

Extrait de la préface d'Emmanuel Gambardella,

grand sportif, journaliste, puis président de la F.F.F

(Document Michel Sabatéry)

 Je ne sais rien de moins solennel, de moins guindé et de plus populaire et élégant à la fois que ce qu'on a appelé « Le noble Jeu du Tambourin ».

Vous ne voudriez donc pas, mes chers Amis, que j'affuble ce sport, que je l'alourdisse d'une préface ; ce serait exactement comme si on prétendait infliger une gaine à la Victoire de Samothrace ou à la Vénus de Milo.

...

Certain après-midi d'été, j'ai amené un pontife d'une grande fédération à une partie de tambourin... Ayant craint qu'il ne s'ennuyât, je m'aperçus vite qu'il s'intéressait à tout : au cadre qui est splendide, aux attitudes de nos joueurs qui sont le plus souvent remarquables, au jeu lui-même qu'il se fit expliquer.

Et quand poliment, je le tirai par la basque de sa veste en lui disant : « Si vous en avez assez, nous partirons ! », il me répondit vivement : « Mais pas du tout ; j'attendrai la fin ! »

A la fin, ... il me dit : « Pour que le Tambourin devienne un grand sport et pour qu'il ait tout le succès qu'il mérite, il ne lui manque que quelqu'un pour le lancer et un nom à consonance étrangère !

Et bien, dût le Tambourin rester ce qu'il est encore, c'est-à-dire un sport de chez nous, nous préférons qu'il demeure le Tambourin. Et qu'il garde son nom à la fois régional, musical et expressif.

Il continuera à être servi par des paysans, par des ouvriers, par des bourgeois de chez nous ; il fera la joie de quelques intellectuels qui savent qu'il met en valeur en les utilisant le génie et les qualités de notre race.

On ne le jouera peut-être pas outre-frontières ou outre-mer. Mais on continuera à le jouer sur les places de nos villes et sur les esplanades ou les mails de nos villages. Mais il fera partie, comme naguère et comme jadis, de toutes nos fêtes votives.

On entendra, entre deux séances de travail ou à la suite des siestes dominicales, le bruit mât des balles sur les peaux de chèvres et le fracas des discussions que soulèveront les coups contestés. Et, tout bien pesé, cela nous suffira. Car, à tout prendre, nous préférons que notre Tambourin ne devienne pas cosmopolite. Et qu'il reste Languedocien.

 


 (Document Michel Sabatéry)

En 1972, convoqué pour faire passer le Certificat d'Etude Primaire, j'eus la surprise de constater que la dictée était  un texte de Maurice Chauvet sur le Jeu de Balle au Tambourin.

1972_Tambourin_Chauvet_

 


 (Document Michel Sabatéry)

Ayant créé le club de Bessan en 1967, j'eus parmi les joueurs un jeune batteur exceptionnel, du nom de François CUESTA. Ayant déménagé à Valencia, il m'écrivit quelques années plus tard une lettre dont voici un extrait.

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 (Document Michel Sabatéry)

 Introduction d'un article que j'écrivis pour un journal régional, en 1974.   

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 (Document Michel Sabatéry)

 Texte que j'écrivis en 1978 pour l'hebdomadaire Télé 7 jours. Il faut croire que le dessinateur n'avait pas lu les explications fournies en complément. Il n'y a jamais eu de filet au Tambourin.

 

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 (Document Michel Sabatéry)

 Discours enregistré de Georges FRÊCHE, alors maire de Montpellier.

 

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                                      Méditerranéens.

 


 

 

 

 

 

 

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