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Michel SABATERY
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7 avril 2009

Divers écrits de Bessanais

 

 

 

 

 

Lisette Vacassy est originaire de l'Ariège. Comme beaucoup d'enfants de son époque, elle a dû arrêter l'école très tôt pour garder les vaches et travailler au champ. Juste le temps d'apprendre à lire et à écrire ; juste le temps d'y puiser ce qui va devenir une passion. Ses poésies, il y en a des centaines, sont écrites avant tout avec le coeur, ce qui n'empêche pas la justesse des mots. Lisez et vous serez charmés.  

 

En hommage au vocabulaire

Comment expliquer ça, j'ai la passion des mots.

Cela vient je le crois de l'école primaire.

Quand j'en découvre un je le relis dix fois,

M'émerveillant toujours de le voir si sincère.

Il dit exactement ce que je voulais dire ;

C'est comme un second moi qui vient quand il le faut.

S'il y a un peu de moi au coeur de mes poèmes,

C'est grâce aux jolis mots et je ne l'oublie pas.

Je viens par cet écrit, en hommage sincère,

A mon vocabulaire dire : Merci cent fois !

Lisette Vacassy

 

Jolie, jolie pluie d'été

Il pleut sur le jardin. Des perles de cristal

Glissent au coeur des roses, sans leur faire du mal.

Des gouttes d'eau scintillent sur le vert du gazon.

Le rossignol se tait au creux des frondaisons,

Mais le soleil têtu vient percer d'un rayon

L'écharpe de nuages qui barre l'horizon.

Ils fondent et s'effilochent comme un bonbon fondant.

Le soleil, d'un seul coup, retrouve son brillant,

Et l'oiseau s'égosille en annonçant partout

Qu'il fait beau, à nouveau, et que l'été est doux.

Lisette Vacassy

 

 Au bout de mon rêve

Sans trop savoir pourquoi, comme dans les romans

Je traîne malgré moi l'étrange anomalie

Presqu'au bout du parcours que m'a choisi la vie

D'un coeur fragile et fou, malgré le poids des ans.

Le ciel comme un miroir reflète ma pensée

Mon esprit trop songeur tente de l'obscurcir

Mais un dernier sursaut permet de l'adoucir

Quand l'idée d'un quatrain vient à la dérobée.

Je guette le murmure d'un arbre dans le vent

J'appécie la fraîcheur d'une claire fontaine

Ancrés dans la mémoire d'une enfance lointaine

Ce sont des souvenirs que j'égrène souvent.

Faire un bond dans le temps est presque exutoire

J'en viens à oublier le poids de mes soucis

Je transcris dans mes rimes un rêve imprécis

Et ce lacis diffus devient une victoire.

Lisette Vacassy

 

Au fil du temps

Pour vivre j'ai besoin d'avoir un idéal

Mais je ne sais comment acquérir la sagesse

Dans ce monde pervers en quête de richesse

Le simple mot « urgent » rend tout être féal.

Je recherche toujours cette force première

J'ai perdu bien trop tôt, l'appui de mes parents

Leur présence gommait les soucis en suspens

Perdant dès leur départ, mon âme d'écolière.

Comme une fleur fragile agitée dans le vent

Je suis de-ci, de-là, en emportant ma peine

Les chagrins et les joies ont formé une chaîne

Tressant un écheveau de souvenirs fervents.

 Et grâce à ce passé je ne suis jamais seule

Je retrouve souvent ces instants si précieux

Au moment de flancher, j'évoque un camaïeu

Que je décris, enfants, avec mon coeur d'aïeule.

Lisette Vacassy

 

Carnet de bal

Carnet de bal, un florilège

D'airs entrainants, dr rythmes chauds

Qui laisse au coeur un sortilège

Pour les danseurs du bal rétro

Avec la voix ensorceleuse

De Jean-Michel, roi du micro

Et la musique enjoleuse

Qui vient sublimer le tango

 C'est du bonheur pour la semaine

Lorsqu'on entend l'accordéon

Avec le synthé qui déchaine

Tous les danseurs de charleston

Il reste encore les nostalgiques

Des valses lentes et des pasos

Dans cette ambiance magique

Qu'on trouve dans nos bals rétro

Alors merci pour le bonheur

Qui mer du soleil dans nos coeurs.

 Lisette Vacassy

 

Fleur bleue

J'ai abîmé mes mains

Dans des travaux trop durs.

J'ai déchiré mes pieds

Aux cailloux de la route.

J'ai perdu trop souvent,

Avec mes illusions,

Un morceau de mon âme

Sur le bord du chemin.

Mais j'ai toujours gardé,

Envers vents et marées,

La petite fleur bleue

Que je cache en mon coeur.

Elle est comme le ciel

Dans un matin de rêve ;

Un espoir de tendresse

Dans le vent froid d'hiver.

Elle est mon espérance

Petite fleur si belle,

Elle est mon évasion

Hors d'un monde cruel.

Lisette Vacassy

 

Ce cher pays où je suis née...

Par delà la montagne où scintille la neige

Le soleil resplendit, contraste saisissant

Baignant dans sa clarté mon cher pays d'Ariège

Où j'ai laissé mon coeur et mon âme d'enfant.

J'ai grandi doucement à l'ombre hospitalière

Et choisi entre tous un arbre du jardin

Petit havre de paix au bord de la rivière

Ce n'était pas, c'est sûr, un bonheur anodin.

Je me redis souvent que j'ai bien de la chance,

Je n'ai rien oublié : le foyer, les moissons,

Une famille unie et la tendre indulgence

Qui a guidé mes pas, de saison en saison.

 J'ai le désir profond au seuil de la vieillesse

D'exprimer par des mots tout ce que je ressens

Et de vous expliquer le poids de la tendresse

Quand le passé émerge en un flot jaillissant.

Lisette Vacassy 1er prix Boujan-sur-Libron 2010

 

Chanteur de charme

Une chanson d'amour

Tout à la fin du jour

A l'heure où l'espérance

Vient déserter le coeur

Un songe, une illusion

Qui vient par effraction

Et apporte du rêve

Dans une douce trêve.

Bercés par les mots bleus

Qu'on croit écrits pour nous

C'est l'instant chaleureux

Furtif, inoubliable

Et qui rend heureux

Bercés par les mots bleus.

Pour rien, pour le plaisir

Sans penser au visage

Du chanteur nostalgique

Qui sait mettre en musique

Des sentiments très forts

Parce qu'il est amoureux

Simplement, avec des mots bleus

Il met du rêve dans nos yeux.

Lisette Vacassy

 

Dans l'océan du rêve

La triste pluie d'hiver s'abat sur la campagne

Je ressens malgré moi, le regret des beaux jours

Le temps insouciant des châteaux en Espagne

Des rires en cascade et des tendres amours.

 Dans la douce tiédeur d'une maison trop quiète

Quand s'éternise l'heure enlaidie par l'ennui

C'est un sombre tableau qui trop souvent empiète

Sur le dernier espoir, suscité par la nuit.

Comme un petit fêtu dans l'océan du rêve

L'image du bonheur s'enroule à l'infini

Et la vague écumante amène vers la grève

Les morceaux d'un coeur fou, qui semble rajeuni.

Lisette Vacassy

 

En quête d'idéal

 Ce n'est qu'un rêve étrange aux portes de l'errance

J'aimerais découvrir un nouvel horizon

Mon esprit exulté jusqu'à la déraison

Me souffle que là-bas se cache l'espérance.

Les fleurs de cet éden ont une autre fragance

Sous un ciel radieux se trouve ma maison

Loin du monde et du bruit, en guise d'oraison

J'inscris sur tous les murs, un seul mot ; Tolérance.

Je barre le chemin qui va vers nulle part

Pour plus de sûreté, j'installe un rempart.

Je cesse pour toujours l'inutile poursuite.

Et quand l'ombre s'étend à l'heure où meurt le soir

Un désir absolu me soutient et m'habite

Et enfin resplendit l'étoile de l'espoir.

Lisette Vacassy

    

La lettre

Que sais-tu de l'amour, toi qui n'as que vingt ans ?

Tu penses que la vie est pareille au roman

Quand un couple amoureux, dans un monde idyllique

Peut savourer en paix un amour romantique...

Le destin quelquefois perturbe le chemin

Où l'on marchait joyeux, sans penser à demain

Les griffures du temps quand s'enfuit la jeunesse

Egratignent le coeur qui rêvait de tendresse

Vouloir créer un couple est un besoin vital

Ecoute plus souvent ton coeur sentimental

Et si le vent mauvais parfois barre la route

Avec force et courage accepte la déroute.

Surtout ne renie rien, même si c'est l'échec

Philosophiquement, il faudra faire avec...

La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille

On ne peut retenir un amour versatile

Alors prends les devants, prépare l'avenir

On ne te prendra pas tes plus beaux souvenirs !

Garde précieusement à la meilleure place

L'amour de tes vingt ans qui laissera sa trace.

Lisette Vacassy Hommage à René Char

 

La paix et non la guerre

Dans ce monde moderne où la peur et le doute

Alliés pour le mal, distillent leur venin

Difficile parfois de trouver son chemin

Au milieu des conseils que personne n'écoute.

Même la conscience est prête pour l'absoute

Lorsque les médias renseignés en sous-main

Nous disent que la guerre aide le genre humain

Soutenus par les grands, qui nous montrent la route.

Le pouvoir de juger que l'on croit détenir

Est un piège infernal où se perd l'avenir

Qui saura réagir, qui aura le courage ?

Qui comprendra le sens de ce geste aberrant ?

Il est temps, c'est certain, d'arrêter le carnage

La guerre est une horreur qui nous mène au néant !

Lisette Vacassy

 

L'alphabet grec

Tout semble si facile ! Au départ c'est l'Alpha

Qui débute une liste entrainant avec elle

Dans un élan joyeux une ronde éternelle

Avec d'abord les mots qui commencent par A

Voyelles et consonnes adoptent le Iota

Et inscrivent à leur tour la tendre ritournelle

Les premières notions de l'écriture belle

Pour enchainer au mieux, Epsilon ou Beta.

Depuis les temps lointains exaltant le Poète

Chaque strophe alignée, est un moment de fête

Lorsque vient l'Omega pour clôturer le ban

L'écrivain le transcrit, inspiré par la Muse

Pour un simple sonnet, aussi fier qu'Artaban

Il ressent un plaisir qui l'enchante et l'amuse.

Lisette Vacassy

 

Le compte est bon

Cent tunes ou cent francs

Cent euros, cent dollars

Ca commence à compter

Pour bien des pauvres gens.

Mais quand on connait l'âge

D'un vieillard centenaire

On s'aperçoit souvent

Que le manque d'argent

En l'obligeant à vivre,

De façon rationnelle,

A allongé son temps

Imparti sur la terre !

Il fait un pied-de-nez

Aux gens trop bien nourris

Qui, pourtant de son âge,

En ont perdu la vie.

La leçon de morale

De ce modeste écrit

Retenez-la, amis,

C'est que plaie d'argent

N'est pas mortelle !

Lisette Vacassy

 

Le fanal de l'espoir

Accroché à la nuit, c'est le bleu d'une étoile

Comme un point de repère en l'univers banal

Dans la douce clarté d'un tout petit fanal

Qui montre le chemin quand l'avenir se voile.

Quand le petit bateau tangue sur l'océan

C'est la lueur fragile au coeur de la tempête

L'écho d'un son lointain que le vent fou répète

Laissant encore l'espoir d'échapper au néant.

Il faut bien l'accepter, la vie est ainsi faite

Avec des hauts, des bas, des joies et des malheurs

C'est un cycle incessant de larmes ou de fleurs

Nous voguons sans arrêt de victoire en défaite.

L'espérance est le port où s'ancre notre esprit

Quand tout semble perdu, c'est une aube nouvelle

Tout juste au bon moment, de façon naturelle

Le fanal de l'espoir encourage et sourit.

Lisette Vacassy

 

Le petit bal perdu

 Où sont passés nos bals musettes ?

Nos si jolies fêtes d'antan

Là où naissaient les amourettes

Sous l'oeil sévère des mamans

C'était la joie dans nos villages

Avec manèges et flonflons

On en oubliait d'être sage

Entrainés par l'accordéon.

Et l'on dansait à perdre haleine

Mêlant nos pas pendant trois nuits

Le coeur léger, l'âme sereine

Sans ressentir le moindre ennui

Où sont passés nos bals musettes ?

Nous avons perdu la gaieté

On ne sait plus faire la fête

Le bal n'est plus ce qu'il était.

Il reste bien les nostalgiques

Qui savent encore valser

Mais sur des airs plus exotiques

On peut surtout se trémousser.

Et traîne, traîne dans ma tête

La nostalgie du temps passé

Nos bals perdus et nos fêtes

Ne sont pas près d'être oubliés.

 Lisette Vacassy

 

Le Tambourin

C'est un sport passionnant, joué dans le midi

Il faut savoir courir et montrer de l'adresse

Pour attraper au vol une balle mini

Qui déboule de loin à très grande vitesse

Cinq joueurs évoluent, armés d'un tambourin

Petit cercle de bois, tendu d'une peau brune

Qui claque dans le vent quand un joueur malin

Vient rendre coup pour coup sans la moindre rancune

Car le miracle est là, on sait se respecter

Puisque le meilleur gagne, dans le meilleur des mondes

Charlou, Laurent, les autres, sauront bien maîtriser

Et renvoyer en maître, la balle vagabonde.

Puis, tradition oblige, le pot de l'amitié !

Les vainqueurs, les vaincus, formeront cette équipe.

Qui sait bien préserver la solidarité

Pour l'honneur du village, pour que le sport existe,

Vive le Tambourin.

Lisette Vacassy Pour Mr le Président du Tambourin Florensac

 

L'étoile bleue

La nuit tout doucement a étendu son voile

Je marche lentement sur des chemins secrets

Et seule dans le noir, loin des yeux indiscrets

Je pars en direction d'une petite étoile.

Dans le lacis profond d'un rêve évanescent

Un morceau de mon coeur peu à peu se dévoile

Avec des souvenirs, j'aimerai sur la toile

En couleur, dessiner tout ce que je ressents.

Je comprends tout à coup le sens de ce mystère

Sur la route déserte, en remontant le temps

Ce joli florilège a un goût de printemps

Qui efface aussitôt un moment trop austère.

L'heure s'est écoulée, il est déjà minuit

Je cherche autour de moi la pureté première

De ma plus tendre enfance entourée de lumière

Et mon étoile bleue illumine la nuit...

Lisette Vacassy

 

Ma maison

J'ai découvert un jour une maison fermée

Aux murs d'un jaune sale, aux persiennes rouillées

Sur une terre inculte, revêche et caillouteuse

Elle était solitaire, mais me semblait heureuse

J'ai eu un coup de foudre, plutôt un coup de coeur

Pour cette maison jaune qui a fait mon bonheur.

Qui donc m'expliquera par quel secret transfuge

J'en ai fait mon pays, mon but et mon refuge

J'ai reporté ici l'amour du sol natal

Dans ce coin de colline somme toute banal.

Quand je mourrai un jour en laissant là mes prés

Ma maison et tous les arbres qu'ici j'ai plantés

Ils resteront longtemps, du moins je le suppose

Caressés par le vent, harmonie verte et rose

Témoins vivants et vrais de la tendresse innée

Qu'au fil de tant d'années, mon coeur leur a porté.

Lisette Vacassy

Médaille d'argent « Le Midi chante » Toulouse 1987

 

Mélancolie

Mélancolie d'automne

Tristesse déguisée

Ce sentiment confus

Que tout peut arriver

Le pire et le meilleur

Le bon et le mauvais

L'espoir, le désespoir

Ou la joie retrouvée

Sont cachés au regard

Sous un soleil voilé

Triste brume du soir

Qui peut tout effacer

Il suffirait d'un rien

Un regard, un sourire

D'un élan chaleureux

Ou d'un éclat de rire

Pour redonner l'envie

Et le bonheur de vivre

Il n'y a pas de saison

Quand le coeur est heureux

On met quand on le veut

Du soleil dans les yeux.

Lisette Vacassy

 

Mon chemin de vie

 Bordé de souvenirs de ceux qu'on n'oublie pas

Ce chemin sinueux, dissimulé dans l'ombre

Image très présente d'une période sombre

Emaillé de chagrins et même de faux pas...

Avec des moments forts et des creux dans la vague

Tressés jour après jour au gré de mon destin

Trainant comme un boulet un moral cabotin

Je pense à mes enfants, quand mon esprit divague.

 Et j'ai dû batailler en mélange subtil

Pour sortir de l'impasse avec force et courage

Serrant les dents parfois, pour maîtriser la rage

Avec en point de mire, l'espoir d'un bel Avril.

En moi j'ai retourné l'énergie nécessaire

Pour dire avec des mots tout ce que je ressens

Mon long chemin de vie, dont j'ai compris le sens

A dicté mon bilan, imagé et sincère.

Lisette Vacassy

 

Nostalgie

Cher vieux clocher de mon village

Délaissé depuis si longtemps

La nostalgie de ton doux paysage

M'attire à toi comme un aimant

Près de la source christalline

Où j'ai laissé mon coeur d'enfant

Dans l'ombre bleue de la glycine

J'aimerais rêver un moment

Je veux retrouver les ombrages

De ma forêt pleine d'oiseaux

Et courir dans les pâturages

Avec mon chien et mon troupeau

Je voudrais tant, dans mon lit sage

Dormir d'un sommeil confiant

Quand sera fini le voyage

Le coeur léger, l'esprit content.

Lisette Vacassy 1963 – 1er poème

 

Omega

Ombres du soir, fleuves d'eaux sombres

Mystère de la nuit, brumes impénétrables

Espoirs perdus avec les illusions

Grand départ sur le quai noir

Attente vaine des mots qu'on ne dit pas

Ce sera bien la fin

Quand viendra l'Omega.

Lisette Vacassy

 

Prenez garde, Terriens !

Nous voulons régenter ce monde merveilleux

Mais trop de liberté l'entraîne vers sa perte

C'est toujours le voisin qui est ambitieux !

Il faudrait pourtant voir le détail qui alerte

Le déset qui avance au bout de l'horizon

Le glacier qui s'effondre et l'île recouverte.

Profitant du succès jusqu'à la déraison

Un brin de fatuité contredit l'évidence

On fait n'importe quoi, certains d'avoir raison.

Notre dieu, tout là-haut et notre providence

Sauront bien provoquer le miracle attendu

Quand le malheur est là, c'est la coïncidence !

 Le Terrien valeureux, serein et détendu

S'apprête à recevoir une manne éternelle

Et croque allègrement dans le fruit défendu...

Nous mettons en danger cette terre si belle

Vivant sans réfléchir dans un siècle inhumain

Laissons à nos enfants, l'espoir du lendemain

Pour qu'ils marchent en paix vers une aube nouvelle...

Lisette Vacassy

 

Réflexions dans la nuit

J'ai cru bon, quelquefois, en imitant l'autruche

Après un dur parcours sur un sol cahoteux

Recherchant malgré moi le côté merveilleux

D'occulter les soucis, les tracas, les embûches.

Sur une page vierge, au milieu de la nuit

Pour délivrer mon coeur, je décrirai ce rêve

Je cherche la clarté d'un phare sur la grève

Fuyant le mauvais sort qui souvent me poursuit.

Le miracle, parfois, quand survient la tristesse

Petit point scintillant, doux comme un arc-en-ciel

Grâce à des sentiments, pour moi essentiels

Me ramène à la vie avec délicatesse.

Je saurai désormais, l'esprit plus positif

Marcher sereinement et garder l'espérance

Je vais m'y consacrer avec persévérance

Avec la force vive d'un élan intuitif.

 Lisette Vacassy

 

Soeur Emmanuelle

Pareille à Térésa, tout comme l'abbé Pierre

Pour les déshérités, elle a donné son coeur

Sans prêcher l'abstinence, elle a mis en valeur

Des sentiments précieux, par delà la frontière.

Elle a toujours gardé l'âme primesautière

Son sourire facile était plein de chaleur

Pour ces enfants perdus, elle calmait la douleur

Savait mettre partout la joie et la lumière

Sa place restera dans notre souvenir

Sans penser à demain, elle parlait d'avenir

Elle laisse l'espoir d'une vie exemplaire

 En donnant le bonheur et le pain quotidien

Les enfants affamés, les chiffoniers du Caire

Repenseront souvent à leur ange gardien.

Lisette Vacassy

 

Songe en clair-obscur

Quand règne aux alentours l'ombre crépusculaire

Un fantôme léger embelli par le temps

S'amuse à réveiller les souvenirs d'antan

D'un monde imaginaire.

En rêvant d'un décor pour mon jardin fleuri

Je crois redécouvrir la fleur intemporelle

Dans le bougainvillier fuse la ritournelle

Du joyeux bengali.

 Mêlant le faux au vrai, j'invente une aventure.

J'habite au paradis jusqu'au petit matin

Une étoile filante en robe de satin

Etend sa chevelure.

Un trait indique au loin le corail du lagon

Et là-bas, tout la-bas, la blanche caravelle

Avec sa voile au vent, vivante comme une aile

Cingle vers l'horizon.

Tel le joli vernis qui cache la fêlure

Cette image fuyante a le goût du bonheur

Mais ces moments glanés, laisseront dans mon coeur

Presque une déchirure.

Lisette Vacassy

2ème prix néo-classique, Le Mont Dore 1er prix, Boujan

 

Souvenirs, souvenirs

Le nom simple et joli de mon petit village

D'une encre indélébile est inscrit dans mon coeur

Et ce cher souvenir garde un goût de bonheur

C'est là que j'ai grandi, petite fille sage.

De cette âme ariégeoise il reste l'héritage

Sans pour autant dompter mon esprit bien rêveur

Contre un destin cruel qui brisait mon ardeur

J'ai dû souvent me battre avec force et courage.

Dans la peur et le froid, j'ai perdu mon chemin

Mais en gardant toujours l'espoir du lendemain

Bien vite j'ai compris les lois de l'existence.

Et grâce à ce savoir peu à peu amassé

Presqu'au temps où certains sont encore en enfance

J'ai construit mon présent en pensant au passé.

 Lisette Vacassy

 

Voyage au bout du rêve

J'aimerai naviguer sur une mer profonde

Dans un fragile esquif

Qui glisserait tout doux, sans marquer son sillage

Vers l'horizon sans fin

J'aimerai découvrir une île solitaire

Comme un clair paradis

Cette terre lointaine, au charme sans pareil

Me fait toujours envie.

Rajeunie, les pieds nus, du soleil plein les yeux

Dans l'air frais du matin

Je marcherai longtemps en toute liberté

Jusqu'aux portes du rêve

Et je m'endormirai enroulée dans les vagues

Sur un doux sable fin

Lorsque je franchirai cette ligne invisible

Qu'on appelle la mort

Le vol d'un goéland emportera plus loin

Mon âme vagabonde

Ballottée par le vent, par-delà l'océan

Je deviendrai ... nuage ...

Lisette Vacassy

 

Jean Villanova était un ami, malgré notre différence d'âge. Il m'avait confié quelques une de ses poésies et accepté que je les rende publiques. Il avait hésité, craignant de décevoir ; pourtant ce fut le contraire qui arriva. Un jour, lors d'une exposition, je surpris des enseignantes qui recopiaient le poème sur l'enfance, bien décidées à l'apprendre à leurs élèves.   

 

L'enfance

L'enfance, c'est l'horizon qui s'avance vers vous,

C'est l'arbrisseau en fleurs donnant un rendez-vous

A l'oiseau tout surpris de l'amour qu'on lui porte ;

C'est le printemps ami qui vous ouvre la porte

Pour vous faire admirer ses champs et ses prairies.

L'enfance, c'est la fraîcheur qui jamais ne varie ;

C'est la beauté du coeur, du regard pur et tendre,

Le temps privilégié où il n'y a rien à vendre ;

C'est la poésie vraie, l'argent, l'or de l'orfèvre,

Un unique joyau, porcelaine de Sèvres ;

C'est un rayon de lune dans un champ de lavande,

C'est l'écureuil coquin qui vous chipe une amande ;

C'est le sincère élan, le charme de la vie,

Un parfum doux et frais, trop tôt évanoui.

L'enfance ?

Un fin nuage rose que l'on veut retenir,

Mais dont ne reste, hélas, que le beau souvenir.

Jean Villanova

 

Souvenirs d'antan

A la quatrième marche,

A l'heure où s'arrêtent les voitures

Dans l'aile de la cour,

Leurs chevaux surchauffés,

Il arrive parfois, il arrive souvent

Que les arbres vieillots s'alanguissent et pleurent.

Eux qui auront vu passer,

Encore arbrisseaux, les enfants aux cerceaux,

Leurs cols marins au vent ;

Eux qui ont pu caresser

Les cheveux des jeunes filles au teint pâle,

Riant, sur l'autobus à impériale,

Ont comme un goût de regrets en leurs branches serrées.

A la quatrième marche

De l'escalier imaginaire,

Jauni dans l'album oublié,

J'ai reconnu grand-mère

-La première en partant de ma mémoire-.

Imitant les arbres de l'allée,

Sur la dernière marche

De granit et de marbre mêlés,

Ayant déchiffré le grimoire,

Je m'alanguis ... et pleure.

Jean Villanova

 

Dans le creux de tes mains

J'ai grandi dans le creux de tes mains,

Dans les vagues de ton coeur.

Tu dors dans le mien, grand-mère,

Comme un oiseau aux ailes brisées,

Auprès de mon fils, ton arrière petit-fils.

Un jour – bientôt – nous aurons le même écrin,

Nous atteindrons les mêmes rivages.

Nous boirons à la source des tendres souvenirs,

Celui de tes jeunes années, celui des nôtres ;

Le même jour, au même instant.

Ce ne sera pas un mirage :

Nous aurons deux mille ans.

Nous aurons le même âge.

Quarante ou soixante années ne sont

Que quarante ou soixante gouttes d'eau dans l'océan,

Seulement quelques secondes

Dans la pérennité du monde,

Dans l'Eternité du Néant.

Nous dormirons, grand-mère, dans le creux de tes mains,

Comme hier, comme aujourd'hui, comme demain.

Les vagues de ton coeur en un plus doux murmure,

Dans la sérénité d'un crépuscule chaleureux et paisible.

 Jean Villanova

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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