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Michel SABATERY
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5 avril 2009

Mon chien

 

Mon chien

de Michel Sabatéry

 

Ses parents avaient dû être chiens de berger, et garder, en leur temps, les troupeaux de moutons, là bas en Catalogne. Mais lui avait connu la profonde détresse des chiens abandonnés.

Dès que le jour pointait, il posait son museau sur le bord de mon lit, et de ses deux yeux noirs, pas plus gros que des billes, me regardait sans cesse, avec cet air si triste des chiens qui sont battus sans comprendre pourquoi.

Lorsque la nuit venue, j’avais éteint enfin la lampe de ma chambre, il bravait l’interdit et venait doucement s’allonger sans un bruit, tout au pied de mon lit, trahi à chaque fois par sa respiration.

Quand parfois j’écrivais, assis dans le fauteuil, il s’asseyait tout près et suivait du regard le va et vient discret du crayon sur la feuille, comme s’il voulait lire mes mots et mes pensées, puis me dire tu vois, je m’intéresse à toi.

Lorsque je le prenais pour une promenade, sur les chemins de vignes ou près de la rivière, il ne courrait jamais après quelque lapin. Il restait près de moi, collé à mes talons, comme s’il avait peur que je parte sans lui.

Quand pour travailler ou pour d’autres raisons, je sortais de chez nous, il demeurait couché sur le seuil de la porte, changé en paillasson, sans boire ni manger de peur de me rater, de ne pas être là lorsque je reviendrais.

Il repose en paix dans une de mes vignes, depuis quelques années, et je ne l’oublie pas ; C’est là, à cet endroit, que les coquelicots sont toujours les plus rouges ; C’est là, à cet endroit, que les coquelicots sont toujours les plus beaux.

 

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Commentaires
S
Il est vrai que le chien est le meilleur ami de l'homme...<br /> <br /> Ici dans ce poème il en est une parfaite illustration.<br /> <br /> superbe.
Michel SABATERY
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